Livres d'artiste
Depuis 2007 Michèle mène aussi une activité d’édition.
Série Quadrillage du sauvage
À travers champs
Quadrillage sauvage est une édition de tête de deux livres d’artistes qui font état d’un paysage traversé et découpé par l’homme naturophage.
Photographies et textes
#nature-culture
À travers champs, est une balade de la forêt au jardin, qui continue la réflexion sur comment l’occupation humaine transforme l'espace et les organismes. Le choix des photos met en scène une lecture du paysage habité, architecturé, une approche de la nature par l'humain, son empreinte, une façon de traverser le paysage, de le découper, de le jardiner. Je m'en suis rendu compte en les regardant non pas avec l’œil du promeneur mais de l’édition.
Les bandes orange fluo s’inspirent du marquage des arbres à couper.
Série Quadrillage du sauvage
Fourrures sauvages et synthétiques
«J’ai cherché à retrouver la texture du sauvage en sondant l’appel de la forêt. La présence humaine se lit dans les traces que nous laissons sur notre
passage, dans les gestes et les outils. De ce constat simple, j’ai esquissé des structures
poilues en daim et en synthétique. »
Photographies et textes
Avec ce livre d’artiste j’ai cherché à trouver une texture sauvage pour sonder l’appel de la forêt. L’impact de l’occupation humaine par sa présence et ses actions se lit dans les traces qu’il laisse sur son passage, dans ses gestes et ses outils. Ce quadrillage de l’espace sauvage est ma grille de lecture du rapport que les sociétés humaines entretiennent avec le vivant, comment il le manipulent et le transforment. La découpe de la matière première et l’occupation humaine prend des formes et des logiques diverses. Avec le vêtement par exemple, la matière vivante devient un motif, il est porteur d’un imaginaire sauvage ou de l’imaginaire du sauvage, son traitement montre une façon de penser le vivant comme une matière, un artifice, une force naturelle à dompter et une matière première à manufacturer. De ce constat simple, j’ai esquissé des structures poilues en daim et en synthétique.
Partant de ma proposition de dessins, Antoine Läng artiste performeur vocal propose un découpage sonore, sa performance vocale rend à la nature sa polysensoralité.
Par Antoine Läng ( extraits)
Cette proposition s’inscrit ici dans une approche focalisée essentiellement sur la voix, son enracinement dans le corps et son déploiement dans l’espace. En privilégiant un angle purement acoustique et non-idiomatique, la voix est envisagée à partir du souffle, dans une attention portée sur les mécanismes physiques (altérations, répétitions, fatigue) qui peuvent produire des gestes sonores organiques pour en dire les limites de chair et orienter la performance vers une expression du corps par lui-même. (…) Les sons émis par le corps contribuent à relier le corps à sa dimension proprement animale, lui offrent ainsi tout loisir de s’épanouir dans une invisibilité caractéristique du monde sauvage, un élan préverbal susceptible de résonner jusque dans les dépouilles que ce monde nous abandonne. (…)
Le cri s’y entend comme une vibration qui se tient sur le seuil de toute prétention au langage, s’écoute comme un geste qui atteste le corps, entend le célébrer au-delà de son animalité, en l’habitant, en l’explorant à la manière d’un territoire sonore dont les fréquences s’entrelacent et dialoguent dans des contrepoints chaotiques ou s’unissent en une seule matière, puis s’en retirent.
Au moment où les effluves d’hydrocarbure remplacent petit à petit celles des feuillages et des pelages, de la résine et du sang, plus commodes dans leur abstraction devenue minérale sous l’effet du temps, une extinction de masse serait en marche, celle des parfums et des voix, provoquée à la fois par l’exploitation des souvenirs chimiques laissés par les fins précédentes et par l’oubli des multiples relations entretenues avec les vivants, niées du moment qu’on les regroupe sous le terme générique de nature.
Il convient alors de se souvenir que chaque cri est unique, une fragilité à envisager comme gage de survie.
FANZINES
Dans les rondpoints
Barricades, palettes, pneus, dessins et textes de luttes et constructions éphémères dans les périphéries.
Tout le monde rêve d’une cabane, un bricolage sans plan d’architecte, une construction faite d’objets trouvés. En observant les barricades et cabanes lors de manifestations, faites de palettes, cartons, lambris, barrières et pneus, j’ai été fascinée par ces assemblages de fortune construits dans l’urgence. Ces agglomérations éphémères ouvrent un espace des possibles, elles aménagent une dimension humaine dans la ville, elle rassemble le centre et la périphérie. J’ai pris cette impulsion pour pratiquer mon tracé, dessiner des lignes droites, des perspectives justes, des cercles ronds. En résumé, avec ces assemblages au bord des routes et dans les ronds-points, sous couvert d’un exercice formel, je me suis entraînée à tracer ces formes impossibles pour les mettre en mouvement.
Série Allumettes
Exercices d'écriture
Collages de dessins et textes
# allumettes #dessin #exercice #jeuxdemots
Cet exercice de style vient d’un stock d’allumettes à épuiser. Ce sont des jeux de mots dessinés pour se faire la main, des explorations proverbiales du dictionnaire qui tournent autour du pot, des associations d’idées qui font craquer l’allumette.
L’allumette c’est le feu, le feu c’est le bois, le bois c’est la forêt, C’est l’élément de base, s’étincelle de l’enchaînement des évènements, c’est l’unité qui définit la somme. C’est un parti pris des choses à la légère.
Série LIEUX DITS
Dans la Baie de Ha!Ha!
À Derborence
Hâché menu
Ce qui a motivé au départ le rassemblement de ces quatorze textes, écrits indépendamment et sur un temps long, était la présence récurrente des médias qui s’insinuent dans l’intériorité du personnage qui est confronté à un constat d’implosion et d’inachèvement. L’irruption du monde dans la cuisine se fait à travers tous les supports, la radio, le journal imprimé, la TV, l’ordinateur fixe ou le téléphone mobile, ils balisent une zone de contact entre l’intérieur et l’extérieur.
Ne vous fiez pas à sa son apparence anodine, c’est un texte bien aiguisé! Pour rendre sensible ce constat d’implosion et d’inachèvement, je propose deux modes de lecture des quatorze textes, l’un choisi par le lecteur et l’autre, suivant l’ordre défini par l’auteur.
Le recueil a été pensé pour une édition numérique avec des hypertextes, pour matérialiser les deux modes de lecture, la version imprimée prend la forme de quatorze cahiers numérotés indépendants réunis dans une boîte.
Notice de lecture :
Vous avez devant vous un livre haché menu, deux indexes encadrent les quatorze textes, ils organisent les textes suivant des logiques différentes :
Index 0
propose une lecture ouverte au hasard, le lecteur choisit un pictogramme de manière aléatoire. Ce mode de lecture pointe des moments discontinus, il part de l’idée qu’il n’y a pas de fin possible pour parler du « ici et maintenant ».
Index ↧
suit une lecture linéaire, avec un début et une fin, le déroulement est défini par l'auteur. L'organisation des textes est fixe, mis bout à bout la narration force à l'aboutissement. La dimension d’usure du quotidien, la notion de temps, le jour et la nuit, le passé et le futur, sont plus tangibles et participent à la finalité du récit.
2 modes de lectures :
L'un réagit au morcellement du quotidien, il trouve son énergie dans une atomisation de possibilités. L’autre cherche dans la continuité une forme de cohérence structurante pour dompter l'éparpillement.
2 versions :
Il existe une version papier et numérique de ce livre, les quatorze livrets indépendants imprimés sur papier sont une émulation des quatorze hypertextes du livre numérique qui a été la matrice pour l’organisation des cheminements de lecture.
Bonnes lectures
Michèle H
20 minutes avant de m'endormir/ Notes sous l'oreiller
Ce livre d’artiste d’un noir fumeux, porte comme sous-titre Carnets sous l’oreiller, le titre vient de Francis Ponge et le sous-titre des écrits au fil du pinceau de Sei Shonagon qui a initié la forme du haïku et ce recueil.
#livre d’artiste # Sei Shonagon #haïku #Francis Ponge #photo poèmes #carnets sous l’oreiller
De Ponge et de Sei Shonagon, Michèle Haenni a retenu l’attention portée aux détails du quotidien, les saisons qui passent et ses humeurs. Elle nous livre ici une suite de photographies trouvées dans son téléphone portable qu’elle a mis en relation avec des extraits de carnets rythmés par la météo des jours et assaisonné d’un humour potache. C’est une écriture du crépuscule, dans l’intimité d’avant le sommeil, un court moment qui s’offre à celui et celles qui veulent se délester du poids de la journée et préparer son bagage pour la nuit. Noir comme une pierre à encre d’un format bien en main, la texture douce du papier, la forme graphique, matérialisent et aménagent un espace aux idées anodines et récurrentes depuis la nuit des temps.
A-grandir
clic-clac panoramique
flip flap KODAK
Livres en feu
Livres en feu/ livres en exil est un livre qui parle de la destruction des livres.
#renaissance du livre #livre infini #livres-feu #boîteallumettes #autodafé #AlMutanabbiBroadwayStreetProject
#incendiebibliothèque
Édition de tête, 6 ex.
Ce livre-objet est le résultat d’un appel à projets international de livres d’artistes, suite au bombardement de la rue des libraires Al Mutanabbi à Bagdad. La narration retrace l’histoire de la naissance du livre par une série de concours de circonstances. Niché dans une boîte d’allumettes, le texte se déroule sur des cartes semblables aux anciennes cartes de bibliothèques, les photographies viennent dramatiser cette maquette d’espaces et d’histoires imbriqués.
Recueil
Recueil est un livre qui parle des livres, de la de création littéraire et des bibliothèques.
Édition de tête, volume enluminé, 16 ex.
Les seize éditions de tête sont enluminées par des dessins au crayon aquarelle sur transferts.
C’est un bref essai sur la création littéraire et la pratique du livre, ponctué par des illustrations idéographiques inspirées par les chutes de bandes de papier au pied du massicot.
Porté par une mise en page qui soigne le blanc de la page afin de ménager des respirations dans le rythme de la lecture, le papier Daunendruck natural 120 gr. de Fischer, permet de donner toute sa densité au blanc de la page. Pour rendre ce projet sensible, j’ai choisi d’imprimer en typographie par clichages sur polymère, revisitant la tradition du livre, travaillant de pair avec l’imprimeur. Cette technique me permet de reproduire les dessins faits par ordinateur et m’offre un plus grand choix de caractères ‘impression.
Le travail sur la couverture donne de la matière aux diverses strates de l’écriture : elle combine le carton brut et l’encre or, avec une surimpression d’un collage de coupures de journaux en sérigraphie. Chaque exemplaire sera unique, puisque je ferai moi-même au pinceau l’enluminure. Les 5 carnets de 8 pages seront cousus-fil avec une couverture contrecollée des cinq cahiers de 8 pages et un dos toilé noir.
Livre de collaboration avec l’artiste peintre Fa Nawratil
Textures d'écrits
Textures d’écrits est un livre de rencontre. Transportée par les couleurs du voyage, Michèle Haenni a découpé et assemblé des morceaux de textes en regardant les tableaux de Fa Nawratil, les lignes conductrices, la matérialité des collages et des touches.
#livre d’artiste #collaboration #écriture texture # écriture peinture #structure #voyage #tableaux de textes #collage #fragment
Réfléchissant sur la fragilité humaine, le fragment contemporain et le processus de création, c’est une composition « faite d’éclats de mémoire, de notes, de croquis et de rêves au plus près de la pensée qui chemine, s’arrête, découvre et s’étonne… ».
La série de tableaux de textes qui en est issue a été l’occasion de faire une nouvelle couverture pour le livre, ce n’est pas une réimpression, mais une autre version qui porte un regard différent sur l’objet. Pour Michèle Haenni cette façon de travailler lui permet de ne pas fixer un texte de manière définitive et d’en faire une œuvre fermée, la remise en circulation des textes en fait des livres mobiles et infinis à lire avec le temps.